Qui est René DAUMAL ?
Fils d’un instituteur à Charleville, puis à Blesmes, ses activités militantes socialistes et anti-cléricales ainsi que sa santé fragile l’obligent à abandonner son poste d’enseignant pour s’installer percepteur à Boulzicourt le 30 juin 1904.
C’est le 16 mars 1908 au 62, rue de la République à Boulzicourt qu’est né René DAUMAL. Il est le 3 ième enfant de Léon Pierre Louis, natif de Barbaise et de Joséphine Lucie DAUX de Montigny sur Vence.
La famille arrive à Vireux-Molhain où le père est muté, elle y restera jusqu’en 1918.
René entre en classe de 5 ° au lycée Chanzy. C’est à cette époque qu’il commence à se passionner pour les jeux de mots, l’humour noir et l’absurde.
De mars 1922 à décembre 1925, il réside avec ses parents au 5 rue du Champ de Mars à Reims.
En classe de philosophie, il crée avec 3 de ses compagnons de classe : Roger VAILLAND, Robert MEYRAT et Roger GILBERTLECOMTE : Le « Patronage de Saint-Pliste », le Bubu-Magasine » et le « Petit-théâtre ». Ces membres rejettent leur nom d’état civil pour prendre un pseudonyme : François pour VAILLAND, la Stryge pour MEYRAT, Coco le Colchide pour LECOMTE et Nathaniel pour DAUMAL.
Durant ces 4 années passées à Reims, il commence à douter de tout et à tout remettre en question. Tout en gardant des goûts naturels sains pour la nature, le grand air, il faisait toutes sortes d’expériences avec ses camarades de lycée. Ils étaient des sujets brillants mais un peu détraqués en essayant l’alcool, l’ivresse, homosexualité, le tabac, le noctambulisme et en testant toutes sortes de stupéfiants et de poisons. Il a même découvert les propriétés hallucinogènes du tétrachlorure de carbone, inhalant jusqu’à l’asphyxie, espérant découvrir un nouveau monde.
En 1925, il est reçu brillamment au baccalauréat philosophique et entre l’année suivante au lycée Henry IV à Paris. Il lit de nombreux ouvrages mystiques, théosophiques, occultistes…fréquente des opiomanes.
Le 8 juin 1927, il ne peut pas se présenter au concours de l’Ecole Normale Supérieure, victime d’un accident de gymnastique la veille de l’épreuve. Habitant chez ses parents à Gonesse, il découche fréquemment et se drogue régulièrement. Son foie est atteint et doit se faire opérer d’abcès.
Il rencontre sa future épouse Véra MILANOVA (Tillie MILLER) et fait la connaissance du peintre Joseph SIMA et de André Roland de RENEVILLE. L’année suivante il fonde avec ces 2 derniers et Roger GILBERT-LECOMTE le groupe du « Grand jeu » dont le 1 er numéro paraîtra le 14 juin 1928, entrant en conflit avec le mouvement surréaliste. André BRETON fait le 11 mars 1929 le procès de Roger VAILLAND, membre du Grand jeu, et la critique dans le second manifeste du surréalisme, et René lui répond dans le Grand jeu.
Fin 1929, rencontre d’Alexandre De SALZMANN qui l’initie à la pensée de GURDJIEFF et l’influencera toute sa vie. Il commence à apprendre seul le Sanskrit (langue des textes sacrés de l’hindouisme).
Il renonce au professorat pour se consacrer à des recherches spirituelles. Sa santé ne s’améliore pas (perte de dents, maux de tête violents et anémie).
Il s’installe à Paris et écrit pour gagner sa vie. Il commence les 3 Clavicules pour un grand jeu poétique », reprend ses études et termine sa licence de philosophie.
En1932, la polémique sur l’affaire Aragon pour signer ou ne pas signer une pétition, entraîne la séparation du groupe du Grand jeu.
René rejoint en décembre la troupe d’Uday SHANKAR, puis part pour l’Amérique, il connaît de nombreuses difficultés matérielles lors de ses séjours à Boston, Chicago et New-York.
Début 1933, il effectue son service militaire à Nancy, mais il est renvoyé pour cause de myopie, il se plaint de fatigue et de troubles cardiaques, puis il est réformé pour tachycardie le 23 juillet.
De 1934 à 1936, il séjourne à Evian, où il reçoit avec Véra MILANOVA, l’enseignement de GURDJIEFF, avant de s’installer à
En mai 1936, il vit dans une communauté de Sèvres, et travaille à l’encyclopédie Française dirigée par Anatole de MONZIE, sous la direction de Mme de SALZMANN .
En avril 1939 paraît « La Grande Beuverie » et en juillet commence « Le Mont Analogue » avant de rentrer à Paris le 1 er septembre.
Pendant toute la guerre, René voyage beaucoup : Cahors, Gavarnie, Marseille, Pelvoux, Passy… pour enfin revenir à Paris le 13 octobre 1943, sa maladie s’étant aggravée.
Quelques mois plus tard le 21 mai 1944, il décède dans le 14 ième arrondissement de Paris des suites de tuberculose pulmonaire, âgé seulement de 36 ans, il laisse son chef-d’œuvre, « Le Mont Analogue » inachevé.
Sources : Les Amis de l’Ardenne